Le trolleybus

L'histoire du Trolleybus

LE CHOIX INITIAL DU TROLLEYBUS

C'est en octobre 1938 suite à un voyage à Liège, que les dirigeants de la Compagnie des Tramways Electriques de Limoges (C.T.E.L.) décidèrent d'adopter un réseau trolleybus tel que celui présenté alors sur place. Le programme qui allait remplacer les tramways de Limoges portait tout d'abord sur 5 lignes. Il a ensuite été étendu en 1939 à 8 lignes sur 23,2 kilomètres d'itinéraires. C'est ce projet qui obtient le feu vert par arrêté ministériel le 15 septembre 1939.

 Cependant les travaux sont considérablement ralentis par la suppression des autorisations d'emprunts, la pénurie des matières premières et les problèmes posés par   l'occupant. Malgré tout, le trolleybus pointe ses perches à l'horizon. A cette époque, il y a une société française qui détient l'ensemble du marché national. Aux heures   sombres de la guerre mondiale, le constructeur VETRA, installé à Paris, est venu se réfugier dans les locaux de la C.T.E.L.

 Profitant de l'opportunité ainsi offerte, les premiers trolleybus ont été entièrement construits dans les ateliers de la compagnie limougeaude. Certains de ces valeureux   trolleys ont parcouru avec leur moteur d'origine plus de 2 000 000 de kilomètres durant leur carrière (un peu plus de 5 fois la distance de la terre à la lune !). Tout le matériel étant alors entretenu, réparé et révisé par le personnel de la C.T.E.L.

Le 14 juillet 1943, la C.T.E.L. inaugure avec sa première ligne de trolleybus : la ligne 2, Place Carnot <> Avenue Baudin.

Forte de ce premier succès, la C.T.E.L. poursuit la conversion de son réseau, aménageant ainsi 6 lignes entre 1943 et 1953 :

• Le 20 octobre 1943, ouverture de la ligne 3, Place Carnot <> Cimetière de Louyat, immédiatement fusionnée avec la ligne 2

• le 20 novembre 1945, ouverture de la ligne 6, Faubourg d'Angoulême <> Route d'Ambazac, ayant fait l'objet d'une mise en service partielle dès le mois de septembre,

• Le 10 octobre 1948, ouverture de la ligne 4, Hôtel de Ville <> Avenue Labussière, complétant une exploitation partielle instituée en novembre 1947,

• Le 2 mars 1951, ouverture de la ligne 5, Bénédictins <> Ancienne route d'Aix, impliquant la disparition des derniers tramways,

• Le 5 juillet 1951, ouverture de la ligne 1, Place Carnot <> Route de Lyon,

• Le 20 mai 1953, ouverture de la ligne 9, Place d'Aine <> Porte de Louyat.

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LIMOGES AFFICHE SON MODE DE TRANSPORT PREFERENTIEL

Jusqu'à la fin des années 50, la Compagnie s'équipa progressivement de 33 véhicules de type CB 60 et de 10 véhicules de type VCR, assemblés en grande partie dans ses ateliers.   

Le 17 décembre 1954, alors que le réseau dépasse déja les objectifs de 1938, la Compagnie des Tramways Electriques de Limoges devient la Compagnie des Trolleybus de Limoges (C.T.L.). Elle affiche ainsi dans son sigle son mode de transport préférentiel.

La France connaît jusqu'aux années 1950 son âge d'or du trolleybus puisque pas moins de 25 villes, plus ou moins grandes, sont équipées d'un tel réseau. L'arrivée de l'énergie du pétrole, alors moins onéreuses que l'électricité, conduit la plupart des municipalités à démanteler les réseaux. Limoges n'as pourtant pas fait ce choix.

Dès les années 60, le parc se renouvelle avec notamment l'arrivée en 1965 d'un lot de 24 trolleys VBRh à deux portes, achetés grâce à la suppression hâtive des trolleybus parisiens.

Le parc de véhicules bénéficie dans les années 70 d'une cure de jouvence unique dans les annales des transports urbains : les véhicules, âgés de 20 à 30 ans, sont entièrement remis à neuf, grâce à l'important stock de pièces hérité de la Société VETRA, et font l'objet d'un réaménagement complet nécessité par l'instauration du self-service.

C'est également l'occasion pour ces véhicules de revêtir une livrée rouge et crème, contrastant heureusement avec les deux tons de gris institués sous l'occupation.

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LIMOGES CONFIRME SON ENGAGEMENT EN FAVEUR DU TROLLEYBUS

Dès la fin des années 70, la Société Berliet (reprise par Renault) donne naissance à une nouvelle génération de trolleybus, le ER 100 H (moteur Alstom alimenté par tension électrique de 600 volts). Ces trolleybus peuvent se passer d'alimentation électrique grâce à un moteur diesel leur assurant une autonomie en cas de panne de courant ou d'encombrement de la circulation. La Ville de Limoges commande 40 nouveaux véhicules qui seront livrés entre 1983 et 1989.

Même si le terme "trolleybus" disparaît en 1985 de la dénomination de l'entreprise à cause de l'exploitation mixte du réseau, les trolleybus ER 100 H représentent alors 40% du parc T.C.L. En effet, si l'extension du réseau aux nouveaux quartiers périphériques se fait par autobus (comme la desserte de certains quartiers), la ville de Limoges, composée de collines juxtaposées où aucun itinéraire n'est plat (pentes entre 4 et 8%),  a trouvé dans la traction électrique un mode de transport particulièrement bien adapté à sa topographie.

Dès 1991 ces véhicules arborent le nouveau logo et les trois bandes dans les tons bleu et jaune.

En 2005, alors que les trolleybus ER 100 H ont connu un changement de logo et de couleur d'habillage et pour certains dépassé les 20 ans de service, la S.T.C.L. réaffirme son engagement en faveur du mode électrique avec l'acquisition d'un premier CRISTALIS, financé par Limoges Métropole. Ce trolleybus nouvelle génération est construit par Irisbus (société issue de la fusion des activités autocars et autobus des groupes Renault RVI et IVECO) et doit progressivement remplacer les ER 100.

L'arrivée de ce véhicule au design résolument moderne offre l'occasion parfaite à la S.T.C.L. de proposer un nouvel habillage alliant les couleurs de Limoges Métropole et du réseau T.C.L. dans un style évoquant dynamisme et sérénité, pour symboliser un transport urbain moderne et humain à la fois.

Aujourd'hui Limoges est l'une des 3 villes françaises avec Lyon et Saint Etienne à avoir conservé une traction et une infrastructure électrifiées depuis la création de ses transports collectifs.

En mars 2013, 4 trolleybus articulés HESS SWISSTROLLEY 4 sont affectés sur la ligne 4. De par leur confort et leur esthétisme, la place du trolleybus à Limoges est confortée.

En novembre 2019 et janvier 2020, 3 trolleybus articulés Crealis IMC sont affectés sur la ligne 4, en renfort. Ces véhicules sont 100% électriques et silencieux. En optant pour ce trolleybus nouvelle génération, la Communauté urbaine Limoges Métropole affiche sa volonté de poursuivre le développement du réseau en le modernisant.
En janvier 2023, 4 nouveaux Créalis sont mis en circulation sur la ligne 4. 
Les 4 trolleybus articulés HESS SWISSTROLLEY sont désormais répartis sur les lignes 1 et 2.

Le réseau Trolleybus

Le réseau TCL compte 5 lignes de trolleybus et 38 véhicules à traction électrique. Limoges est positionnée parmi les toutes premières agglomérations françaises dans le domaine des modes de déplacements urbains non polluants.
A ce jour le trolleybus assure près de la moitié des voyages et près du tiers des kilomètres réalisés sur le réseau de transport public urbain.

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LE RESEAU TROLLEYBUS EN CHIFFRES*

  • Kilomètres parcourus sur le réseau trolleybus : 1 390 283 (soit près du tiers du nombre total de kilomètres)
  • Nombre de lignes : 5
  • Nombres de voyages : 6 272 871 (soit près de la moitié du nombre total de voyages)
  • Nombre de véhicules : 38
  • Nombre de kilomètres de lignes aériennes : 32,5 km (soit 130 km de fils)

* Données 2022

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LE FONCTIONNEMENT DU RESEAU TROLLEYBUS

Le trolleybus

Le trolleybus est un véhicule à traction électrique. Il est composé de 2 perches qui alimentent le moteur à partir du courant circulant sur la ligne aérienne. La perche côté route capte le courant du fil positif et la perche côté trottoir le courant du fil négatif. Les trolleybus sont équipés d'un moteur thermique auxiliaire pour rouler hors-tension.

Les lignes aériennes

Les fils caténaires alimentent les véhicules en courant de 750 volts continu. Ces fils en cuivre sont suspendus à une hauteur comprise entre 3.8 et 7 mètres. Ils sont soutenus par des fils transversaux (fixés sur les poteaux ou les façades tous les 30 mètres soutenant 120 kg de fils caténaires).
 

La sous-station électrique

C'est un transformateur redresseur de courant qui alimente en énergie électrique le réseau des lignes aériennes.
Quatre sous-stations installées en centre ville transforment l'énergie électrique de 15 000 ou 20 000 volts alternatif en courant 750 volts continu qui circule sur les lignes aériennes.
 

La conduite d'un trolleybus

Pour changer de direction sous un aiguillage, le conducteur accélère et freine simultanément afin de consommer de l'énergie pour alimenter un système composé d'une bobine électromagnétique et de deux aiguilles.
Pour aller tout droit, le conducteur freine une fraction de seconde pour mettre le véhicule hors tension.

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LES RECENTES EVOLUTIONS ET DERNIERS AMENAGEMENTS DU RESEAU

Depuis 1996, dans un souci de développement durable, l'Autorité Organisatrice rénove et développe le réseau trolleybus.

Depuis plus de 15 ans, les efforts pour poursuivre l'électrification des lignes ont été soutenus.

  • Le 11 septembre 1996, la ligne 6 Mal Juin < > La Bastide 2 est inaugurée : les quartiers de La Bastide 2 et du Val de l'Aurence sont reliés au centre-ville, par une nouvelle ligne de trolleybus.
     
  • Le 8 janvier 2001, la ligne 5 J. Gagnant < > Roussillon/Plaisance est désormais électrifiée sur la partie de son itinéraire situé à l'ouest de l'agglomération, au Roussillon. 
  • Le 5 janvier 2004, la ligne de trolleybus 5 Roussillon < > J. Gagnant est prolongée à l'ouest et devient La Cornue < > J. Gagnant, permettant aux riverains de La Cornue de bénéficier eux aussi des avantages de la traction électrique.
     
  • Le 4 juillet 2009, la ligne de trolleybus 4 Montjovis < > G. Pompidou est prolongée au sud et devient Montjovis < > Pôle St Lazare. 
  • Le 20 mai 2019, la ligne de trolleybus 2 P. Curie <> La Bastide dessert le nouveau Pôle d'Échanges Multimodal de La Bastide et devient P. Curie <> Pôle La Bastide.